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Donner aux enfants les meilleures conditions de scolarité dès le plus jeune âge partout en Isère : c’est l’ambition du Département avec son Plan écoles, doté de 83 millions d’euros. Décryptage.
Depuis 2019, le Département a investi 83 millions d’euros pour la rénovation des écoles en Isère et améliorer les conditions d’accueil et d’enseignement des élèves.
Agrandir le restaurant scolaire, créer une salle de motricité, isoler des bâtiments anciens, végétaliser la cour de récré, supprimer des préfabriqués qui durent ou remettre à niveau la plomberie… Avec les ans, beaucoup d’écoles avaient besoin d’un coup de neuf pour être en conformité avec les normes d’aujourd’hui, voire carrément d’un nouveau bâtiment. De petits et très gros travaux qui, en grande partie, n’auraient pu se faire sans l’aide exceptionnelle apportée par le Plan écoles du Département.
À Rives, par exemple, le chantier de restructuration de l’école Libération (2 millions d’euros, dont 1 million de dépenses éligibles à l’aide) qui vient de démarrer cet automne bénéficiera ainsi d’une subvention supplémentaire de 200 000 euros du Plan écoles, en plus de la dotation territoriale de 372 000 euros.
“Il n’y avait pas péril en la demeure, même si une bonne partie des salles sont fermées pour cause de vétusté, les locaux étant très spacieux, reconnaît la directrice des services techniques de la mairie, Laure Lyonnet. Mais des travaux de gros œuvre étaient nécessaires à terme, car nous avons une dalle qui s’affaisse. Le bâtiment ayant un caractère patrimonial, nous allons pouvoir aussi l’isoler par l’intérieur sans toucher à la façade. Et nous serons en mesure d’accueillir 40 élèves supplémentaires, sachant que nous avons beaucoup de constructions nouvelles dans le périmètre de l’établissement.”
Des travaux pour bien travailler !
Pour d’autres, comme pour l’école de la Forteresse, en Bièvre-Valloire, il y avait bel et bien urgence et les travaux se seraient faits de toutes les manières : le plafond de la salle de classe s’était effondré juste après la rentrée, en septembre 2021 (par chance, un dimanche !). Mais les finances de la commune seront moins impactées, les réparations étant prises en charge à 60 % par les crédits du Plan écoles.
“Les communes ont droit à une dotation territoriale pour financer leurs projets, mais celle-ci est plafonnée au mieux entre 150 000 et 550 000 euros, rappelle Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Département en charge de l’équité territoriale. Notre objectif était de les encourager à investir avec des règles uniformes et équitables pour tous, en milieu rural comme à la ville. Et avec une ambition forte : l’égalité d’accès à l’éducation pour tous les enfants.”
Avec des marges de manœuvre financières souvent très amoindries et des factures d’énergie qui flambent, ce Plan écoles du Département est tombé à pic.
Face aux besoins exprimés par les communes et intercommunalités, l’enveloppe initiale de 20 millions d’euros sur deux ans a été plus que doublée pour approcher les 50 millions d’euros. Si l’on ajoute les 33 millions de dotation territoriale, cela fait 83 millions d’euros investis pour un total de 232 millions d’euros de travaux portés par 353 maîtres d’ouvrage différents sur tous les territoires de l’Isère, réalisés à 86 % par des entreprises iséroises.
Interview
Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Département, en charge de l’équité territoriale
“569 opérations financées dans les écoles de l’Isère”
Isère Mag : Prévu au départ sur deux ans, puis prolongé d’un an, le Plan écoles du Département est maintenant achevé. Quel bilan en tirez-vous ?
Sandrine Martin-Grand : Ce plan visait à accompagner les communes sur l’un de leurs tout premiers postes de dépense et à soutenir l’activité économique. Pour finir, 569 opérations ont été financées dans 362 communes de l’Isère sur les 433 qui ont au moins une école, dont 75 % pour de petits travaux (moins de 300 000 euros) subventionnées à 60 %.
La plupart n’auraient pas été réalisés sans cette aide supplémentaire. Nous avons donc répondu à un réel besoin, qui complète le gros effort d’investissement réalisé dans nos collèges. C’est une belle réussite qui aura également un effet positif sur la maîtrise des coûts en matière d’énergie. Les maires, que je rencontre en ce moment lors des conférences territoriales, me le disent tous les jours !
I. M. : Ce plan étant achevé, allez-vous continuer à soutenir les communes pour leurs écoles ?
S. M.-G. : Absolument. Tout d’abord, l’Isère s’étant porté candidat pour le dispositif national « Territoires numériques éducatifs », nous allons aider les écoles à intégrer les outils numériques, non seulement au plan matériel, mais aussi dans leur utilisation au sein des familles.
En Isère, toujours par souci d’équité, tous les établissements scolaires peuvent soumettre un projet, avec différents niveaux d’aide selon leur équipement existant. Sur une enveloppe de 13 millions d’euros, 8 millions seront réservés aux communes.
Ensuite, nous allons renforcer nos aides aux projets de rénovation thermique, avec un nouveau bonus supplémentaire de 10 % accordé aux travaux permettant un gain de 40 % ou plus sur les consommations (plafonnés à hauteur de 100 000 euros). C’est une ligne budgétaire de 1 million d’euros.
Sans oublier toutes les autres aides aux communes pour aménager des pistes cyclables, restaurer leur patrimoine remarquable… Le Département reste leur premier partenaire.
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Repères
Rendue obligatoire en 1882 par Jules Ferry, l’école publique est devenue le plus cher symbole de la République et l’éducation nationale est le premier poste de dépense de l’État.
Mais les bâtiments scolaires, eux, sont à la charge des collectivités territoriales, qui se répartissent la tâche : aux Communes les écoles maternelles et élémentaires, aux Départements les collèges, aux Régions les lycées.
En Isère, le Département, qui mène un important programme de réhabilitation des collèges, a décidé d’aller au-delà de ses obligations légales en 2019, avec un plan d’aide exceptionnel pour aider également les communes à remettre à niveau leurs bâtiments scolaires.
Zoom
L’école d’Eyzin-Pinet a fait l’objet d’importants travaux dont 60 % financés par le Département.
Une école digne du XXIe siècle
“Sans l’aide du Département, nous n’aurions jamais pu rénover notre école. Le coût des travaux correspondait à deux ans d’économies”, souligne Christian Janin, maire d’Eyzin-Pinet, une commune de 2 300 habitants située près de Vienne.
Construit en 1907, ce bâtiment de type Jules-Ferry (la mairie au centre, entourée de la partie réservée naguère aux filles et de celle des garçons), accueille aujourd’hui six classes et 170 élèves.
Depuis les années 1980, il n’avait jamais été rénové. Une salle avait encore de la moquette sur les murs, l’un des WC était encore à la turque et l’installation électrique ne correspondait plus aux normes en vigueur. Il y faisait très froid en hiver et très chaud en été. “
Isolation, insonorisation, sanitaires, peintures… nous avons tout dû refaire du sol au plafond. Suite aux travaux, qui se sont déroulés en deux tranches pendant les grandes vacances, les élèves ont pu intégrer un établissement flambant neuf en septembre 2021. Ils bénéficient aujourd’hui de très bonnes conditions pour bien travailler”, poursuit Mathieu Bremond, secrétaire général de la mairie.
Le coût de l’opération s’est élevé à 279 000 euros, dont 60 % ont été pris en charge par le Département.
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Une classe de l’école de Rioupéroux avec Clémentine Denel, institutrice des CM2 et Sophie Rabal, directrice de l’établissement scolaire.
Deux écoles et leur cantine réhabilitées
Équiper les classes d’un système d’éclairage moins énergivore mais aussi donner un coup de peinture sur les murs à l’intérieur des bâtiments pour améliorer leur luminosité.
Tel était l’objectif de la municipalité de Livet-et-Gavet, commune de 1 300 habitants située dans l’Oisans, qui vient d’entreprendre une importante réhabilitation de ses deux groupes scolaires situés dans les hameaux de Gavet et de Rioupéroux ainsi que du restaurant scolaire commun aux deux établissements.
“Pour réaliser ces travaux, nous avions besoin d’un coup de pouce, la commune ne pouvant assumer seule un tel chantier. Heureusement, nous avons reçu une aide du Département de 108 710 euros qui nous a permis de boucler le budget. Chez nous, comme ailleurs, la question du financement se pose pour tous les projets. Les dotations d’État se réduisent d’année en année et il est très difficile de faire des priorités. Mais rénover nos écoles est l’un des enjeux majeurs de notre municipalité”, témoigne Alain Bleton, premier adjoint au maire de Livet-et-Gavet.
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L’école primaire de Chartreuse-Ardillais, à Crolles, n’avait pas été rénovée depuis 1976.
Un établissement moins énergivore
Sortie de terre en 1976, l’école primaire Chartreuse-Ardillais, l’un des quatre groupes scolaires de Crolles, n’avait jamais été réhabilitée.
“L’établissement était très énergivore. La commune dépensait beaucoup en hiver pour le chauffer, mais aussi en été pour sa climatisation. Courant 2019, en concertation avec les enseignants et les parents d’élèves, nous avons décidé d’engager des travaux, portant principalement sur l’isolation thermique du bâtiment.
Débuté durant l’été 2020, le chantier a duré près de dix-huit mois. Les circuits de chauffage, l’électricité et les ventilations ont été modernisés et les peintures entièrement refaites. Nous en avons aussi profité pour anticiper l’arrivée de nouveaux enfants.
En 2023, nous pourrons ainsi ouvrir quatre classes maternelles et six élémentaires, contre deux et cinq aujourd’hui. Un réfectoire pour les élémentaires a aussi été créé dans les logements situés au-dessus de l’école ; les maternelles restant au rez-de-chaussée dans une salle réaménagée avec des matériaux absorbeurs de sons”, explique le maire, Philippe Lorimier.
Effectuée durant l’année scolaire 2020-2021, l’opération a été financée à hauteur de 350 000 euros par le Département, dont 200 000 euros au titre du plan école. Après l’épisode caniculaire de 2022, les 250 élèves et leurs enseignants ont pu en mesurer les effets bénéfiques.
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Les équipements informatiques, c’est bien, mais il faut apprendre aussi à mieux les utiliser
École numérique : l’Isère, département pilote
À l’ère du tout-digital et des réseaux sociaux, l’apprentissage de l’utilisation des outils numériques devient indispensable. Pour réduire la fracture numérique et accélérer l’intégration de ces technologies émergentes dans les salles de classe, l’État a lancé un plan « Territoires numériques éducatifs ».
Depuis la rentrée 2022, l’Isère fait partie des dix départements pilotes en France qui pourront tester sa mise en œuvre à grande échelle. Chef de file de ce projet, le Département va lancer un « appel à manifestation d’intérêt », à destination des communes intéressées. Un budget de 9 millions d’euros sur trois ans, alloué par la Banque des territoires, permettra de financer les projets sélectionnés.
“Il ne s’agit pas simplement d’acquérir du matériel, précise Djédji Monnet, chargé de projet à la direction de l’éducation, de la jeunesse et des sports au Département. L’objectif est de faire émerger des projets éducatifs innovants comprenant la mise à disposition de ressources pédagogiques, la formation des enseignants et un accompagnement des parents aux usages et pratiques numériques.”
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